Cousse

à bas la critique, de RAYMOND COUSSE, Éditions cent pages, Grenoble, 2013



Le 22 juin dernier je signalais (voir Réflexions) : Je dispose de tout un cimetière de textes abandonnés et enterrés pour cause d'aquoibonisme, de lassitude, ou simplement de flemme aiguë Parmi ces textes délaissés figure une lecture de l'ouvrage d'André Brincourt Malraux le malentendu (Grasset, 1986).

André Brincourt ! Voilà encore un chambellan de première grandeur, bien repéré par Olivier Todd (voir TH Todd 3) : Qui sont les responsables de la légende Malraux ?… Malraux lui-même… le général Jacquot… Georges Pompidou… le général de Gaulle… Des journalistes aussi, … Jean Lacouture… André Brincourt…

Un extrait (pp. 21-22) de ce Malraux le malentendu : "Ce n'est pas sans raisons qu'Alain Malraux note dans son livre de souvenirs posthumes (Plon, 1978) : « Il est rentable d'en dire tout le mal possible »". Nous voilà dans l'inversion de la réalité du 1984 de George Orwell ! En effet, il était au contraire très rentable de dire tout le bien possible d'André Malraux, dont les positions de pouvoir ont toujours permis de récompenser par des faveurs, avantages, prébendes et postes. À cet égard, nul doute que l'exercice de lèche de Brincourt sur Malraux mentionné ci-joint par Raymond Cousse ait été fructueux ! De plus, si le nom de Malraux avait été autant vilipendé, Alain croit-il que ses propres ouvrages auraient été édités et réédités aussi facilement (Les Marronniers de Boulogne en est à sa cinquième édition) ?

J'ai eu raison de ne pas poursuivre la rédaction d'un pensum sur André Brincourt, et sur son livre sans intérêt : je n'aurais certes pas réussi à écrire un texte aussi drôle, intelligent, libre et subversif que cette lettre à André Brincourt de Raymond Cousse. Lui à qui Patrick Besson (Insolences, Albin Michel, 1985) disait : « Raymond Cousse, vous êtes gonflé. Vous n'avez pas honte ! Dire des choses pareilles !… Raymond Cousse vous êtes ignoble, mais vous êtes tordant. »

Bonne lecture !


Octobre 2016