LA GUERRE D

LA GUERRE D’ESPAGNE, de Antony BEEVOR, Calmann-Lévy, 2006

 

 

 

Tous les articles parus sur ce livre rendent compte de ses critiques à l'égard de Malraux dans la guerre d'Espagne. Tous, pas tout à fait, puisque certains falsificateurs continuent leur besogne :  

 

Le Canard enchaîné (6 septembre 2006) – Alain Dag’Naud :

Beevor admire le courage des Brigades internationales et leur désintéressement. Il en veut d’autant plus aux profiteurs médiatiques de la guerre. Malraux se voit assassiner d’une charge en règle : « Cela n’empêcha pas Malraux de soutirer des salaires exorbitants pour très peu d’engagements réels… La République fut la victime de nombreux illusionnistes. Malraux ressort du lot parce qu’il exploita avec cynisme les circonstances pour se parer d’un héroïsme intellectuel dans la légende de la République espagnole. » Il l’aurait préféré en voix du silence !

 

Lire (septembre 2006) - Marc Riglet :

…c'est du côté des trouvailles que l'on s'offrira les plus grandes satisfactions. …exemple, anecdotique et affligeant : Malraux et ses pilotes, loin d'être de valeureux volontaires, furent des mercenaires grassement payés. Le voleur d'Indochine mériterait qu'on lui applique l'anagramme que les surréalistes réservaient à Salvador Dalí : Avida dollars.

 

Libération (14 septembre 2006) - Edouard WAINTROP :

...les archives consultées, surtout les Soviétiques, apportent des lumières nouvelles. On sait par exemple qu'André Malraux a littéralement volé au secours de la république et qu'il a acheté des avions pour renforcer l'armée républicaine. Beevor nous fait lire les remarques des conseillers. L'écrivain aventurier, qui ne sait pas piloter, fait des «propositions absurdes» et ne connaît «pas grand-chose de la tactique aérienne», disent-ils. Les appareils qu'il fait parvenir en Espagne sont obsolètes et ne peuvent espérer lutter contre les Heinkel allemands ou les Fiat italiens, remarque Beevor : «La République, qui méconnaissait le monde troublé des mercenaires et de l'industrie de l'armement, fut la victime de nombreux illusionnistes. Malraux ressort du lot... parce qu'il exploita avec cynisme les circonstances pour se parer d'un héroïsme intellectuel dans la légende de la République espagnole... La république cependant allait souffrir bien plus encore de son puissant allié, l'Union soviétique.»

 

Le Monde (22 septembre 2006) - Laurent DOUZOU :

Pas un mot sur Malraux ! Faut-il s'en étonner ? Le Monde a toujours fait montre d'une indécrottable malreauxlâtrie, au besoin en mentant par omission, et André Malraux y était encore qualifié récemment (26 mai 2006), par Jean Birnbaum, de « héros de l’escadrille España ».

 

le point (28 septembre 2006 - N°1776 - Page 114) - Propos recueillis par François Dufay :  

Au rang des mythes, vous n'épargnez pas notre André Malraux national...

Les rapports des officiers soviétiques que j'ai consultés le décrivent comme un aventurier qui a réussi à soutirer au gouvernement républicain des salaires exorbitants pour payer les mercenaires de son escadrille España, composée d'avions obsolètes, qui furent peu engagés dans les combats. C'était un illusionniste, qui a su exploiter avec cynisme les circonstances pour se parer d'un héroïsme intellectuel.

 

La Quinzaine littéraire (N°931 - 1er au 15 octobre 2006) - Jean-Jacques Marie :  

Beevor, au passage, écorne plusieurs légendes, dont celle de Malraux avec lequel il se montre impitoyable. S'appuyant sur des rapports d'officiers soviétiques au service de la République, il affirme que Malraux "créa l'escadrille España avec une équipe de mercenaires payés par le gouvernement républicain". Certes, ajoute-t-il, les appareils de son escadrille étaient obsolètes "mais cela n'empêcha pas Malraux de soutirer des salaires exorbitants pour très peu d'engagements réels. La République, écrit-il, qui méconnaissait le monde trouble des mercenaires et de l'industrie de l'armement, fut la victime de nombreux illusionnistes. Malraux ressort du lot, non pas simplement parce qu'il fit preuve de mythomanie dans ses prétentions à une geste héroïque et guerrière - en Espagne et plus tard dans la Résistance française - mais parce qu'il exploita avec cynisme les circonstances pour se parer d'un héroïsme intellectuel dans la légende de la République espagnole."

 

Le Figaro (5 octobre 2006) - Eric ROUSSEL :

André Malraux est aussi égratigné, par les conseillers soviétiques il est vrai, qui le jugeaient avec sévérité, stigmatisaient « le manque total de discipline de son groupe, son absence d'engagement au combat, et l'insistance avec laquelle il intervenait personnellement (avec succès d'ailleurs) pour faire augmenter de manière très substantielle les salaires de ses pilotes ».

 

le nouvel Observateur (5 octobre 2006) - Laurent LEMIRE :

...Car si l'on retrouve la patte Beevor qui a fait le succès de « Stalingrad » et de « la Chute de Berlin », cette nouvelle fresque se caractérise par son approche non manichéenne d'un conflit où les intellectuels - Malraux en tête - en prennent pour leur grade.

 

 

octobre 2006