JEAN
FAUTRIER, Matière et Lumière, Rétrospective au
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris,
26 janvier – 20 mai 2018
Le
texte introductif de l’exposition de l’artiste Jean Fautrier
(1898-1964) prétend qu’il est « peu exposé », alors
que le musée d’Art moderne de la Ville de Paris en est à sa
troisième rétrospective – en 1964, 1989 et aujourd’hui, après
le Kunstmuseum de Winterthur l’été dernier. Il est loin d’être
un artiste maudit puisqu’il a bénéficié de parrainages
illustres, notamment de André Malraux, Jean Paulhan et Francis
Ponge. Trois textes de Malraux sont ainsi des introductions à des
expositions, dont la première dès 1933 à la Galerie de la NRF. Ils
sont repris dans les Écrits sur l’art en Pléiade.
Pourtant,
malgré ces soutiens passés, la réception critique est aujourd'hui mitigée. On ne
retiendra ici que l’article d’Olivier Céna dans Télérama
du 14/02/18 qui ose parler de monotonie suscitant l’ennui (voir
ici). L’auteur s’enthousiasme plutôt pour Anselm Kiefer
(1945-..) , Eugène Leroy (1910-2000), Paul Rebeyrolle (1926-2015) …
On sait que ce dernier bénéficiait de l’admiration de Jean-Paul
Sartre qui a écrit un texte d’accompagnement de l’exposition
« coexistences » à la galerie Maeght, ainsi que des
lithographies du numéro 187 de Derrière le Miroir, en
1970 (ne tardez pas, ce numéro est peut-être encore
disponible à la Galerie du 42 rue du Bac, avec d’autres tout aussi
passionnants d’Alechinsky, Adami...).
La
postérité et le marché de l’art sont en train de rendre leur
jugement : hélas, il est en la défaveur de Malraux-Fautrier
face à Sartre-Rebeyrolle.
©
Jacques Haussy, mars 2018